

Les mouettes, les lettres
Et les bateaux seraient les mots.
Les cargos, des mots amicaux,
les transatlantiques, les mots magiques
Les chalutiers, des mots familiers
Et les voiliers, des mots légers.

Les vagues seraient des mots bizarres !
comme Copenhague,
des mots plumes
comme "l'air te parfume"
et les embruns, feraient
comme un océan de mots
pour chacun.
C'est incroyable le nombre d'écrivains, de poètes, de philosophes, de sages qui ont parlé des barques dans leurs oeuvres !
le guide de ceux qui cheminent,
et pour ceux qui aspirent à l'autre rive,
être une barque, un pont, un gué."
Shantideva
"L'automne déjà. Notre barque élevée dans les brumes immobiles,
tourne vers le port de la misère,
la cité énorme au ciel tâché de boue et de feu."
Arthur Rimbaud Une saison en enfer
ma barque est si petite et la mer immense"
a des racines dans le soleil
comme le matin des barques sur la mer"
Eugénio de Andrade
Swami Vivekananda
sur l'océan des haines et des tempêtes.
Cherche la paix en ton coeur
et qu'elle te serve d'ancre."
Babacar Khane

pour mener notre barque à bon port. Si nous parvenons à résister aux séductions
des sirènes, elle nous conduira à la vie éternelle"
Saint Augustin
mieux vaut ne pas s'inquiéter de l'horreur des hautes vagues,
décider plutôt que cette barque,
c'est l'être même qu'il importe de préserver".
Yves Bonnefoy interview journal Le Monde 12/11/10
et libère toutes les barques qu'hier soir on amarra au ciel."
Pablo Neruda Vingt poèmes d'amour
Seul peut savoir le grand passeur, celui dont nous ne savons rien, sinon qu'il est."
Ce désir jouera le rôle d'une chaîne t'attachant à cette rive-ci."
Osho Rajneesh Le sutra du diamant
et l'on tira les barques vers la mer étagée là-haut
comme sur les gravures".
Arthur Rimbaud Illuminations (Après le déluge)
Brise marine
La chair est triste, hélas ! et j’ai lu tous les livres.
Fuir ! là-bas fuir! Je sens que des oiseaux sont ivres
D’être parmi l’écume inconnue et les cieux !
Rien, ni les vieux jardins reflétés par les yeux
Ne retiendra ce coeur qui dans la mer se trempe
Ô nuits ! ni la clarté déserte de ma lampe
Sur le vide papier que la blancheur défend
Et ni la jeune femme allaitant son enfant.
Je partirai ! Steamer balançant ta mâture,
Lève l’ancre pour une exotique nature !
Un Ennui, désolé par les cruels espoirs,
Croit encore à l’adieu suprême des mouchoirs !
Et, peut-être, les mâts, invitant les orages,
Sont-ils de ceux qu’un vent penche sur les naufrages
Perdus, sans mâts, sans mâts, ni fertiles îlots …
Mais, ô mon coeur, entends le chant des matelots !
Stéphane Mallard

A dieux à la mer
Murmure autour de ma nacelle,
Douce mer dont les flots chéris,
Ainsi qu’une amante fidèle,
Jettent une plainte éternelle
Sur ces poétiques débris.
Que j’aime à flotter sur ton onde.
A l’heure où du haut du rocher
L’oranger, la vigne féconde,
Versent sur ta vague profonde
Une ombre propice au nocher !
Souvent, dans ma barque sans rame,
Me confiant à ton amour,
Comme pour assoupir mon âme,
Je ferme au branle de ta lame
Mes regards fatigués du jour.
Comme un coursier souple et docile
Dont on laisse flotter le mors,
Toujours, vers quelque frais asile,
Tu pousses ma barque fragile
Avec l’écume de tes bords.
Ah! berce, berce, berce encore,
Berce pour la dernière fois,
Berce cet enfant qui t’adore,
Et qui depuis sa tendre aurore
N’a rêvé que l’onde et les bois!
Le Dieu qui décora le monde
De ton élément gracieux,
Afin qu’ici tout se réponde,
Fit les cieux pour briller sur l’onde,
L’onde pour réfléchir les cieux.
Aussi pur que dans ma paupière,
Le jour pénètre ton flot pur,
Et dans ta brillante carrière
Tu sembles rouler la lumière
Avec tes flots d’or et d’azur.
Aussi libre que la pensée,
Tu brises le vaisseau des rois,
Et dans ta colère insensée,
Fidèle au Dieu qui t’a lancée,
Tu ne t’arrêtes qu’à sa voix.
De l’infini sublime image,
De flots en flots l’oeil emporté
Te suit en vain de plage en plage,
L’esprit cherche en vain ton rivage,
Comme ceux de l’éternité.
Ta voix majestueuse et douce
Fait trembler l’écho de tes bords,
Ou sur l’herbe qui te repousse,
Comme le zéphyr dans la mousse,
Murmure de mourants accords.
Que je t’aime, ô vague assouplie,
Quand, sous mon timide vaisseau,
Comme un géant qui s’humilie,
Sous ce vain poids l’onde qui plie
Me creuse un liquide berceau.
Que je t’aime quand, le zéphire
Endormi dans tes antres frais,
Ton rivage semble sourire
De voir dans ton sein qu’il admire
Flotter l’ombre de ses forêts!
Que je t’aime quand sur ma poupe
Des festons de mille couleurs,
Pendant au vent qui les découpe,
Te couronnent comme une coupe
Dont les bords sont voilés de fleurs!
Qu’il est doux, quand le vent caresse
Ton sein mollement agité,
De voir, sous ma main qui la presse,
Ta vague, qui s’enfle et s’abaisse
Comme le sein de la beauté!
Viens, à ma barque fugitive
Viens donner le baiser d’adieux;
Roule autour une voix plaintive,
Et de l’écume de ta rive
Mouille encor mon front et mes yeux.
Laisse sur ta plaine mobile
Flotter ma nacelle à son gré,
Ou sous l’antre de la sibylle,
Ou sur le tombeau de Virgile :
Chacun de tes flots m’est sacré.
Partout, sur ta rive chérie,
Où l’amour éveilla mon coeur,
Mon âme, à sa vue attendrie,
Trouve un asile, une patrie,
Et des débris de son bonheur,
Flotte au hasard : sur quelque plage
Que tu me fasses dériver,
Chaque flot m’apporte une image;
Chaque rocher de ton rivage
Me fait souvenir ou rêver..
Alphonse de Lamartine, Nouvelles méditations poétiques

L'orchidée pourpre, un soir de lune montante, t'envoie silencieusement ses effluves capiteux.

L'orchidée brûlée, d'un lendemain de pleine lune, s'effondre, sans parole, sur l'herbe matinale d'une prairie d'altitude.

L'orchidée céphalantère agite, pour une dernière fois, ses clochettes blanches endeuillées, qui tintent tristement, dans une sombre
