La chanson de Maglia
Vous êtes bien belle et je suis bien laid.
A vous la splendeur de rayons baignée ;
A moi la poussière, à moi l'araignée.
Vous êtes bien belle et je suis bien laid ;
Soyez la fenêtre et moi le volet.
Nous réglerons tout dans notre réduit.
Je protégerai ta vitre qui tremble ;
Nous serons heureux, nous serons ensemble ;
Nous réglerons tout dans notre réduit ;
Tu feras le jour, je ferai la nuit.
Victor hugo
Sur le quai de la gare
Long baiser d’au revoir
Tel dans un roman noir
Ce maudit train qui part
Des mots assombris meurtrissent mon cœur
Des mots que j'aurais pu ou du te dire
Des mots étouffés plein d'amour qui pleurent
Des mots qui dans ma gorge vont mourir
Notre histoire s’achève
Je tombe de mon rêve
L’amour était ma sève
Et sans elle je crève
Et même si ce n'est qu'un aurevoir
En moi il résonne comme un adieu
Aujourd'hui bien trop loin de moi tu pars
C’était écrit, je l’ai lu dans tes yeux
Yves Lefèvre
Je t’écrivais des mots secrets
Que je cachais dans mon pupitre
J’étais le garçon trop discret
L’infortuné garçon sans titre
Je désirai n’avoir comme ciel
Que le bel azur de ton regard
Tu étais mon air, mon essentiel
L’unique objet de tous mes égards
Pour toujours mon cœur t’avait élu reine
Dans ce royaume je t’ai invité
Tu y es venue douce et souveraine
Transformer mon rêve en réalité
Que j’aimais tous nos mercredis à la plage
Nous nous tenions la main, tels des amoureux
Tes cheveux au vent caressaient mon visage
Nous ne pensions à rien, nous étions heureux
Que j’aimais tes baisers au gout de tagada
Ô temps dis moi! Pourquoi faut-il grandir ?
J’aimais tant imaginer ma vie avec toi
Ô temps dis moi! Pourquoi faut-il un jour partir
Yves Lefèvre
Par un glacial matin en mon jardin
Une rose dorée m’a dit son chagrin
De son cœur indigné coulaient des larmes
De vraies larmes, celles qui vous désarment
Vois ce monde dit-elle tristement
Ou les hommes aiment sans sentiment
L’amour s’y confond avec possession
Et l’affection avec domination
Les Juliette n’ont plus de Roméo
Pénélope cherche en vain son héros
Les hommes ne déclament plus Rimbaud
ils préfèrent imiter les Rambo
Tremblante sous son étole d’hermine
Soupire la pauvre rose chagrine
Qu’ont-il fait de l’amour si noble et beau ?
Je n’en suis plus qu’étendard en lambeau
Que sont devenus les princes charmants
Et leurs gestes galants si désarmants
Quel est-ce venin qui durcit vos cœurs
Voulait savoir cette rose qui meurt
Yves Lefèvre


Es-tu venue dans mon sommeil profond ?
Tendrement caresser mon front
Comme une mère, comme un ange
Etais-tu là, était-ce un rêve étrange ?
Quatre heures, comme groggy je me lève
Encore troublé par mon rêve
Dans la maison je déambule
Tel un automate, un somnambule
Recroquevillé dans ma parka noire
Mes pas claquent sur le trottoir
Des feuilles brulées de gel volent
Et une plume danse à la venvole
Elle a la belle couleur des mésanges
Ou peut-être celle des anges.
Doucement embrasser mon front
Es-tu venue dans mon sommeil profond ?
Yves Lefèvre
J'aurai voulu être un pigeon voyageur
Celui qui se laisserait porter par le vent
Ou encore mieux un oiseau migrateur
Celui qui vous reviendrait avec le printemps
De la haut, je voudrais voir les paysages
Les campagnes et leurs champs trop bien alignés
Les hautes montagnes, leurs torrents sauvages
Les villes en folie morcelées en quartiers
J'aurai voulu pouvoir jouer dans le ciel
Sur le dos d'une baleine me reposer
Survoler tous les océans d'un trait d'aile
Écouter la terre en silence respirer
Me rouler dans des déserts de sable blanc
Découvrir des villages vivants hors du temps
Yves Lefèvre