Rêve
J'ai fait un ruisseau
Avec mes rêves
Avec mon rire
J'ai fait le soleil.
Avec des mots magiques,
J'ai fait un petit pont sur l'eau
Et j'ai traversé le ruisseau.
Chanson de grand-père
Dansez, les petites filles.
Toutes en rond.
En vouyant si gentilles,
Les bois riront.
Dansez, les petites reines,
Toutes en rond.
Les amoureux sous les
frênes
S'embrasseront.
Dansez, les petites
folles,
Toutes en rond.
Les bouquins dans les écoles
Bougonneront.
Dansez, les petites belles,
Toutes en rond.
Les oiseaux avec leurs ailes
Applaudiront.
Dansez, les petites fées,
Toutes en rond.
Dansez, de bleuets coiffées,
L'aurore au front.
Dansez, les petites femmes,
Toutes en rond.
Les messieurs diront aux dames
Ce qu'ils voudront.
Victor HUGO (1802-1885)
Dans la forêt enchantée

Dans la forêt enchantée, deux elfes conversent.
De quoi parlent-il de lutins malins qui déversent,
Un nectar délicieux, dans la plus jolie des fleurs.
Deux lucioles se mêlent à la fête du bonheur

Et dans ce tumulte joyeux
D'éclats de rire et de bonne humeur
Les fées, malicieuses se joignent à eux
Et festoient durant des heures.

Sous la frondaison de la forêt,
Un petit troll s'est un peu égaré.
Pas de peur petit, tu es invité aussi,
A la grande fête de l'amitié, je te conduis.

Dans notre monde, tu te sentiras bien
Nous serons toujours à tes côtés
Ces soirs où seul tu pleureras sur ton lit allongé
Tu nous trouveras car tes rêves sont sans fin

Aujourd'hui, ce soir, tu ne t'es pas perdu
Tu t'es juste égaré, et pour nous retrouver
Petit troll tu n'as eu tes yeux qu'à les fermer
Nous, fruit d'un amour déchu.

Tendre peuple de la forêt enchantée,
Amis des contes et de livres de fées.
La joie de vivre a triomphé.
Dans une fête des bois de l'amitié.

Quatre mains d'amitié (Morganne et Croch)
La fée
Viens, bel enfant ! Je suis la Fée.
Je règne aux bords où le soleil
Au sein de l'onde réchauffée
Se plonge, éclatant et vermeil.



Les peuples d'Occident m'adorent
Les vapeurs de leur ciel se dorent,
Lorsque je passe en les touchant;
Reine des ombres léthargiques,
Je bâtis mes palais magiques
Dans les nuages du couchant.


Mon aile bleue est diaphane;
L'essaim des Sylphes enchantés
Croit voir sur mon dos, quand je plane,
Frémir deux rayons argentés.


Ma main luit, rose et transparente;
Mon souffle est la brise odorante
Qui, le soir, erre dans les champs;
Ma chevelure est radieuse,
Et ma bouche mélodieuse
Mêle un sourire à tous ses chants.
J'ai des grottes de coquillages;
J'ai des tentes de rameaux verts;
C'est moi que bercent les feuillages,
Moi que berce le flot des mers.

Si tu me suis, ombre ingénue,
Je puis t'apprendre où va la nue,
Te montrer d'où viennent les eaux;
Viens, sois ma compagne nouvelle,
Si tu veux que je te révèle
Ce que dit la voix des oiseaux.

Victor Hugo
« A l'automne des saisons, ce sont les feuilles qui meurent.
A l'automne de la vie, ce sont nos souvenirs. »
" Flor Des Dunes "
De la dépouille de nos bois
L'automne avait jonché la terre ...
" Millev. "
Fenêtres ouvertes !Le matin- En dormantJ'entends des voix.Lueurs à travers ma paupière.Une cloche est en branle à l'église Saint-Pierre.Cris des baigneurs. Plus près ! plus loin ! non, par ici !Non, par là ! Les oiseaux gazouillent, Jeanne aussi.Georges l'appelle. Chant des coqs. Une truelleRacle un toit. Des chevaux passent dans la ruelle.Grincement d'une faux qui coupe le gazon.Chocs. Rumeurs. Des couvreurs marchent sur la maison.Bruits du port. Sifflement des machines chauffées.Musique militaire arrivant par boufféesBrouhaha sur le quai. Voix françaises. Merci.Bonjour. Adieu. Sans doute il est tard, car voiciQue vient tout près de moi chanter mon rouge-gorge.Vacarme de marteaux lointains dans une forge.L'eau clapote. On entend haleter un steamer.Une mouche entre. Souffle immense de la mer.Victor HUGO (1802-1885)Une minute de silence, juste une
Que l'on soit sous le soleil ou sous un quartier de luneQue l'on soit riche ou pauvre, seul ou entouréJuste quelques secondes pour ensemble rêver ..